Tout comme les deux autres religions monothéistes que sont le Christianisme et le Judaïsme, l’Islam possède, elle aussi, ses propres traditions à la suite de la naissance d’un enfant. À ce titre, nous ne faisons alors pas référence à proprement parler d’un baptême, mais bien de différents rites religieux qui interviennent tous dans le cadre de recommandations prophétiques.
Quels sont-ils ? Quelle est leur signification ? Vous découvrirez ici toutes les réponses à vos questions au sujet du baptême musulman.
Comment l’enfant est-il accueilli en Islam ?
Dans la religion islamique, l’arrivée d’un bébé dans la communauté repose sur divers rites dépendant tous d’un ordre chronologique précis et pouvant être ainsi assimilés à l’idée d’un baptême musulman. Cependant, la particularité de l’Islam est qu’il existe au total 4 grandes écoles de jurisprudence sunnite : malikisme, hanafisme, shafiisme et hanbalisme. Ces dernières ont chacune été fondées par des imams reconnus pour leur savoir et leur raisonnement. Cela suppose donc qu’en fonction de l’école juridique d’appartenance, les traditions ne s’appliquent pas toutes à la même hauteur.
Le sunnisme étant la branche principale de cette religion monothéiste et regroupant la grande majorité des fidèles, nous n’allons pas évoquer ici les traditions du courant chiite, dont l’organisation du clergé est bien différente.
La naissance de l’enfant
Pour accueillir un nouveau-né, la plupart des croyants musulmans recommandent au père de l’enfant de réciter l’Adhan dans son oreille droite. Ce terme désigne l’appel à la prière en Islam, soit les paroles prononcées par le fonctionnaire religieux musulman (muezzin) depuis son minaret pour appeler les croyants à se rassembler à la mosquée lors des cinq prières quotidiennes obligatoires. Ensuite, il se peut que certains versets du Coran soient retenus pour être également récités. Ces formules religieuses sont, pour le bébé, synonymes de protection contre le mal et le mauvais œil susceptibles de l’atteindre au cours de sa vie.
L’annonce de la naissance
Lorsqu’un enfant naît, son apparition sur Terre est perçue comme une bénédiction pour les croyants. Il s’agit alors d’un moment de joie et de partage, mais aussi de reconnaissance envers son Créateur. L’annonce explicite de la naissance doit donc se faire au sein de l’entourage, qu’il s’agisse de la famille, des amis et même des voisins. Ces derniers pourront, s’ils font partie de la communauté musulmane, rétorquer avec une invocation qui a pour but de demander la bénédiction de l’enfant et de ses parents auprès d’Allah.
La pratique prophétique du tahnik
En Islam, il est très important de faire la distinction entre les deux sources complémentaires des croyants : le Coran et la Sunna. C’est pendant le mois de Ramadan de l’an 610, durant la Nuit du Destin, que le Saint Coran a été descendu au Prophète Mohamed. Dans ce livre, nous pouvons retrouver la véritable parole de Dieu, comprenant les obligations et les interdictions pour tous les musulmans, sous forme de versets. Quant à la Sunna, elle est une référence en matière de paroles et de conduite puisqu’elle est basée sur le comportement adopté par le Prophète au cours de son existence, que chaque musulman est appelé à suivre.
Le tahnik, qui fait partie de la Sunna, est une pratique devant être effectuée par un homme ou une femme de bien et qui consiste à appliquer sur le palais du nouveau-né un aliment sucré, de préférence une datte sèche. En effet, dans la religion islamique, il est vivement conseillé d’intégrer des dattes dans son alimentation quotidienne, au vu des multiples bienfaits que celles-ci comportent pour le corps humain.
L’accomplissement d’un sacrifice animal
Appelé Aqiqa, ce rituel religieux consiste à effectuer le sacrifice d’un ou de plusieurs animaux pour la naissance de son enfant. Dans la mesure du possible, il doit être accompli lors de la 7ᵉ journée suivant l’arrivée du bébé, la 14ᵉ ou la 21ᵉ si cela n’est pas possible. Certaines règles islamiques doivent être respectées quant au choix de l’animal, car il n’est par exemple pas autorisé de choisir une bête malade et trop jeune. Pour un garçon, il convient de faire deux sacrifices, contre un seul pour une fille. La viande est par la suite distribuée auprès de la famille et des personnes dans le besoin.
La circoncision du nouveau-né
Enfin, en Islam, il existe une circoncision dont font l’objet l’ensemble des garçons de la communauté, généralement durant leurs premières années. Cette procédure, nommée Khitan, se résume à retirer le prépuce de l’enfant pour une meilleure hygiène et une purification. Elle permet ainsi une plus grande évacuation des impuretés causées par le fait d’uriner. Après l’acte, un banquet est très souvent organisé en guise de remerciements, où sont conviés tous les proches de la famille pour célébrer ensemble le baptême musulman du jeune garçon.